Faré <fahree(a)gmail.com&gtm> wrote:
On Fri, 22 Oct 2004 15:04:16 -0000, Brent Frère
<brent(a)bfrere.net> wrote:
> La morale ? C'est qu'il n'y a pas d'autre moyen de faire baisser
la
consommation
en énergie
fossile que par la hausse des prix.
Mais pourquoi diable faire baisser la
consommation serait-il un but?
> Tout le monde le sait: on ne PEUT PAS continuer à brûler tout le carburant
dont on dispose sinon on va rendre la planète invivable.
Comment le sait-on? Parce que des lobbies
rétrogressistes font des
prédictions apocalyptiques depuis quelques centaines d'années? Allons
donc!
"Ceux qui refusent de faire des calculs simples sont condamnés à dire
n'importe quoi"
http://www-formal.stanford.edu/jmc/progress/
J'ai bien lu tout ce site avec attention, et il est très intéressant. Au moins,
il a l'aventage d'enrichir le débat. J'ai qd même l'impression que
l'auteur se
choote ou bien est sous Prosac, car il ne voit que le bon côté des choses. Je
voudrais aussi recadrer mon intervention, qui se situe au début du XXIème
siècle, dans un monde qui n'a pas encore basculé dans le tout-nucléaire,
également dans les pays du tiers-monde et les dictatures (bien que la Corée du
Nord soit ici un contre-exemple), et que donc dans notre situation actuelle ou
la seule énergie utilisable pour les moyens de transport individuels est et
reste exclusivement le pétrole (et son proche cousin, le gaz), que l'effet de
serre est maintenant prouvé et admis par tous les scientifiques, et
particulièrement les spécialistes en la matière que sont les climatologues,
qu'il n'existe pas encore de moyen connu de renverser l'effet de serre
(comme
l'émission d'un gaz à effet de serre inversé), et que des zones immenses de la
planète comme la Chine et l'Inde entrent dans la révolution industrielle, il est
indispensable de limiter au plus vite l'usage des ressources productrices de gaz
à effet de serre, et que visiblement le seul moyen efficace d'y parvenir est
l'augmentation importante des prix de ces ressources.
Je constate d'ailleurs que cette conclusion se retrouve également sur ce site:
"However, hydrogen cannot come into common use until the political obstacles to
nuclear expansion are overcome or the technological obstacles to large scale
solar energy are overcome. It is unlikely to be used as long as gasoline remains
so cheap, i.e. as long as oil remains cheap and fear of global warming does not
prevent its use. We hydrogen enthusiasts will just have to wait."
Donc, il constate bien que lorsqu'on raisonne dans le cadre réel et non
théorique de notre planète ("political obstacles to nuclear expansion or the
technological obstacles to large scale solar energy"), l'auteur arrive aux
mêmes
conclustions qui sont que les technologies qui permettraient le développement
durable nécessitent tout d'abord l'augmentation du prix du pétrole ("It is
unlikely to be used as long as gasoline remains so cheap").
L'objet de ce site est très louable et tend à penser que l'humanité pourra
survivre sur terre encore quelques milliards d'années. C'est probable, si
l'humanité survi au cataclysme nucléaire, militaire ou civil. Le dada de
l'auteur du site consiste en quelques calculs simples qui démontrent des
théories bien plus complexe. Je me permet juste d'en illustrer une ici:
Si on considère les sources d'énergie renouvelables de la planète seule, à
l'exclusion donc du pétrole, du gaz, du charbon, ce qui entend l'énergie
solaire, l'énergie hydraulique (barrages) qui découle de l'énergie solaire,
l'énergie éolienne (qui découle de l'énergie solaire), et l'énergie
marée-motrice (qui découle de l'énergie cinétique de la Lune), et qu'on
considère que le nucléaire est à banir, la seule énergie qui nous parvienne est
en pratique l'énergie solaire. Elle représente en gros 1,2 KW par m², prise hors
de l'athmosphère sur une surface perpendiculaire aux rayons solaires. Si on
considère la quantité d'énergie nécessaire à la vie humaine (en kilocalories si
vous voulez), en affectant la totalité de l'énergie reçue à la surface de la
terre, océans et pôles compris à la seule énergie vitale de l'être humain, on
peut vivre (couchés, sans bouger et sous terre) à 100 milliards sur terre. Si on
veut profiter de la vie et affecter des surfaces à la vie en plein-air, tout en
"cultivant" les océans, on peut vivre à 40 milliards. Si on veut vivre suivant
le standard de vie européen actuel (avions, voitures personnelles très peu
économiques, chauffage de locaux inocupés, éclairage des routes et villes la
nuit, ...) on peut vivre à 1 milliard. Si on suit le modèle nord-américain, on
peut survivre à à peine 250 millions d'êtres humains sur terre.
Bien sûr, on peut y ajouter le "joker" nucléaire, et considérer que le problème
énergétique est résolu, mais ce n'est pas le cas aujourd'hui en pratique, et je
pense que si on installe des centrales nucléaires partout dans le monde (il y a
une trentaine de tranches nucléaires en France, je pense, pour 60 millions hab,
donc ça doit représenter 3 000 tranches pour 6 milliards hab), on va aboutir à
au moins un accident nucléaire majeur par décénie car on a déjà connu "Three
Miles Island", quelques problèmes au Japon et Tchernobyl, alors qu'est-ce que
ce
sera avec des centrales dans des pays encore moins stables politiquement et
moins aptes économiquement à mettre les moyens de sécuriser leurs installations
! Avec un sinistre type Tchernobyl (et encore, elle a pas sauté, celle-là, juste
fondu !) qui condamne d'immenses terrictoires à échéance de plusieurs siècles,
le monde risque rapidement de ressembler à un gruyère avec des zones plus ou
moins habitables en fonction de la date de la dernière exposition nucléaire...
Tant qu'à aller dans la science-fiction, on peut aussi imaginer mettre les
centrales sur la Lune, mais point de vue sécurité d'approvisionnement, je vois
là aussi un problème... On peut aussi imaginer de paver l'Univers proche de la
Terre avec des panneaux solaires, mais on est vraiment là dans le délire
futuriste...
Un point intéressant dans ce site est le mélange fait systématiquement entre
progrès et consommation d'énergie. De même, il apparente ceux qui soutiennent
une politique d'utilisation de l'énergie mesurée à des
"stagnationistes", des
gens qui vont contre le progrès. Je pense pour ma part que les ampoules
économiques qui fonctionnent 8x plus longtemps et consomment 5x moins d'énergie
pour une lumière de qualité équivalente sont un progrès notable. Je pense que un
véhicule hybride gaz-électricité dont le moteur se coupe à l'arrêt et qui
récupère l'énergie cinétique dans ses batteries en cas de freinage ou de
descente et qui consomme 3l/100 KM est un progrès. Je considère que la
télé-conférence utilisée dans le milieu professionnel au lieu des meetings avec
déplacements par avion est un progrès. Je pense que le télé-travail est un
progès et non le contraire. Je pense que la finalité ultime est une vie agréable
tout en laissant notre environnement en bon état pour les générations futures et
que l'utilisation de plus en plus intense de conditionnements d'air pour
compenser les changements climatiques induits par l'abus de ces mêmes
conditionnements d'air (entre autres) ne s'inscrit pas dans le cadre d'un
développement durable.
Maintenant, si une énergie propre et sûre apparaissait (je pense à la fusion
nucléaire), et pouvait être exploitée sans risque politique (réacteur enterré
dans une zone politiquement stable à plus de 1 KM de profondeur), et qu'on
puisse utiliser cette énergie pour subvenir aux besoins de tous (via le média
électrique ou hydrogène) et qu'en plus on trouve un moyen, à l'aide de cette
énergie, de capturer le surplus de CO2 dans notre athmosphère pour l'enfuir
comme suggéré dans ce site web, le problème de l'économie ou non du pétrole
serait beaucoup moins pertinente, en effet, mais nous n'en sommes pas encore
là...
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Brent Frère
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