Les
achats de machines à des prix abordables et embarquant Linux semblent
en pleine expansion aux États-Unis. Un nombre certain de constructeurs
ont lancé des produits à des tarifs défiant toute concurrence,
provoquant des afflux massifs d’acheteurs dans les centres commerciaux.
Force est de constater que Linux finit par s’inviter véritablement dans
les chaumières via des machines complètes achetées dans les boutiques
et grandes surfaces. Le système d’exploitation libre et gratuit a créé
un mouvement qui a donné naissance à toute une gamme d’ordinateurs
fixes et
portables à la portée de pratiquement
toutes les bourses. Une simple mode ?
Un contexte favorable
Pas si sûr, car le contexte est extrêmement favorable à de telles
machines. Comme un cycle de vie habituel dans bien des secteurs, la
surenchère de puissance des machines a alimenté une débauche logicielle
dont le point d’orgue reste Vista. Le dernier système d’exploitation de
Microsoft, quelles que soient ses qualités, a du mal à convaincre, même
encore aujourd’hui.
L’année
2007 affiche d’ailleurs un drôle de bilan : seuls 39 % des machines
Windows vendues en 2007 embarquaient Vista, alors qu’en 2002, première
année complète après la sortie de Windows XP en octobre 2001, 67 % des
ordinateurs
étaient déjà convertis. Les problèmes concernant Vista n’ont que peu
évolué. Même si les soucis techniques se résolvent avec le temps, la
question du coût par machine et de sa consommation des ressources reste
endémique.
Des écarts de prix qui font simplement la différence
Évidemment, comment persuader un utilisateur lambda qu’il lui faut une
machine à 1000 dollars pour écrire un rapport alors qu’Everex propose
une machine sous linux à 199 dollars ? Réponse difficile, car si les
besoins restent limités au surf sur Internet, à la réception du
courrier électronique et à la rédaction de quelques documents, la
comparaison tient à peine la route.
Shuttle vend maintenant ses machines KPC, vendues 199 dollars avec un
Celeron et 512 Mo de mémoire vive, sous Ubuntu. Un choix également
retenu pour Dell qui vend plusieurs configurations fixes et portables
embarquant cette distribution. Pour en rajouter une couche, Everex
lancera dans les Wal-Mart le 25 janvier un nouveau portable baptisé
CloudBook, architecturé autour d’un
processeur C7 à 1,2 GHz et vendu 399
dollars avec une distribution qui n’a pas été nommée (probablement gOS).
Une
situation qui n'échappe sûrement pas à Microsoft
À l’échelle mondiale, dans tous les secteurs, il y a un mouvement
arrière concernant les produits Microsoft. Dans une optique de
réduction des coûts, des sociétés, des écoles, des universités, des
hôpitaux, des bibliothèques et même des administrations complètes se
tournent vers des alternatives. Rien qu’au Royaume-Uni, la British
Educational Communications and Technology Agency a recommandé
officiellement aux écoles de ne pas migrer vers Vista, mais de se
tourner plutôt vers des solutions Linux.
Est-ce pour autant la victoire du logiciel libre ? Pas encore, et
sûrement pas de la manière dont ses plus farouches défenseurs
l’auraient espéré. Les produits libres sont ici une arme de guerre dans
la bataille pour la réduction des budgets. Les tenants du libre verront
peu de machines proposer des solutions 100 % libres, car les machines
vendues sont créées de manière à créer une expérience complète sans que
l’utilisateur ait à chercher quoi que ce soit. On y trouve donc des
pilotes et logiciels propriétaires, comme Skype.
Globalement, il est évident que Microsoft constate certainement le
changement actuel et prépare ses réponses. Faut-il y voir un hasard
quand l’un des principaux points abordés sur Windows Seven concerne la
réduction drastique des ressources consommées ?